Hommage à Félicienne Villoz-Muamba

Félicienne Villoz est née en 1956 en République démocratique du Congo (anciennement République du Zaïre). A l’âge de six ans, elle a été accueillie par des proches à Bruxelles. Elle a étudié le droit à Bruxelles et à Paris et a ensuite travaillé à l’ambassade congolaise à Berne. Elle a fondé sa propre famille en Suisse.

Sa vie durant, Félicienne Villoz s’est engagée avec passion sur les questions politiques, sociales et médicales. Depuis plus de dix ans, sur mandat de Caritas Suisse et du Réseau suisse contre l’excision, Félicienne Villoz menait des entretiens de consultation et animait des événements de prévention et des formations continues sur l’excision E/MGF. Son large réseau, ses connaissances professionnelles et son talent pour approcher les personnes les plus diverses lui ont permis d’accéder aux communautés migratoires concernées. Félicienne Villoz avait un don exceptionnel pour communiquer de façon claire sur les sujets intimes et tabous, comme la sexualité, avec une grande ouverture d’esprit et une touche d’humour. Il lui tenait à cœur d’aborder aussi les conséquences psychiques de l’excision E/MGF, sans se limiter aux séquelles physiques: «Je ne parle pas seulement de l’excision physique et anatomique, je parle de l’excision mentale», a-t-elle déclaré un jour. Elle voulait ainsi aider les personnes touchées à se réapproprier leur corps.

Félicienne Villoz a toujours eu un contact très franc avec ses semblables, qu’elle traitait avec une profonde humanité. Le Réseau suisse contre l’excision lui en est sincèrement reconnaissant et la remercie de tout cœur pour toutes ces années de lutte contre l’excision E/MGF.

Contribution de: Denise Schwegler, Caritas Suisse, membre du Réseau suisse contre l'excision.