Conséquences de l’excision sur la santé

L’excision (E/MGF) est une intervention irréversible. Elle peut engendrer de nombreuses conséquences physiques et psychiques. Ces complications peuvent être de nature aiguë ou également chronique. Il existe différentes possibilités de traitement.

Les filles et les femmes excisées ne sont pas toutes concernées de la même manière par les conséquences physiques et psychiques de l’E/MGF. D’une part, le degré de gravité de l’excision, l’âge au moment de l’intervention ainsi que les circonstances dans lesquelles celle-ci est pratiquée (p. ex. l’hygiène) jouent un rôle important. D’autre part, les femmes concernées disposent chacune de ressources différentes pour faire face à l’expérience vécue.

Conséquences physiques possibles

Conséquences aiguës

  • Fortes douleurs
  • Pertes de sang importantes
  • Choc
  • Infections
  • Problèmes de guérison des plaies
  • Problèmes pour uriner
  • Mort

Conséquences chroniques

  • Infections chroniques
  • Douleurs et difficultés au moment d’uriner
  • Douleurs et difficultés pendant les règles
  • Problèmes de vidange de la vessie
  • Stérilité
  • Formation de fistule et incontinence
  • Complications au niveau du tissu cicatriciel (formation de kystes et d’abcès)
  • Perturbation de la sexualité ou des sensations sexuelles (également chez l’homme)
  • Complications à l’accouchement

Possibilités de traitement

L’excision est un acte irréversible. Cependant, les complications suite à une E/MGF peuvent être traitées et même inclure des opérations de reconstruction.

Dans le cas d’une infibulation (type III des formes d’excision), une défibulation (opération chirurgicale) peut aider à réduire les conséquences physiques de l’excision. Cette opération consiste à ouvrir le tissu cicatriciel recouvrant le vagin. L’opération permet de soulager les douleurs dans les situations suivantes: pendant les règles, au moment d’uriner, dans le cas de cystites à répétition, lors des rapports sexuels et lors d’un accouchement. La défibulation peut être effectuée avant ou pendant un accouchement. Chez une femme infibulée, la césarienne n’est donc pas automatiquement nécessaire à l’accouchement et une naissance normale est possible.

En Suisse, des opérations de ce type et d’autres traitements suite aux conséquences de l’excision sur la santé sont possibles. Des points de contact nationaux et régionaux proposent un conseil à ce sujet.

Conséquences psychiques possibles

Les conséquences psychiques d’une excision varient fortement. Certaines femmes concernées vivent l’intervention comme un acte traumatisant et souffrent de crises de panique, de dépression ou de troubles de l’anxiété. D’autres études soulignent que le contexte social dans le pays d’origine revêt une fonction de protection contre les troubles traumatiques car l’excision est associée à des valeurs positives. C’est seulement lors de la migration dans un pays qui refuse l’excision que les femmes concernées développeraient des troubles psychiques. D’une manière générale, on ne dispose que de très peu d’informations sur les blessures psychiques des femmes concernées. Il n’est donc guère possible de formuler des constats étayés sur les conséquences psychiques de l’excision.

Renvois

Bauer, Christina & Hulverscheidt, Marion (o.J.): Gesundheitliche Folgen der weiblichen Genitalverstümmelung. PDF

Ihring, Isabelle (2015). Weibliche Genitalverstümmelung im Kontext von Migration. Opladen, Berlin & Toronto: Budrich Unipress.

Asefaw, Fana (2008). Weibliche Genitalbeschneidung. Hintergründe, gesundheitliche Folgen und nachhaltige Prävention. Königstein: Helmer Verlag.