Cinq ans après l’introduction de l’excision E/MGF comme acte criminel dans le système judiciaire portugais, une jeune mère a été condamnée pour la première fois au Portugal pour avoir fait exciser sa fille lors d’un voyage à l’étranger.
Au Portugal, en début d’année, une mère de 21 ans a été reconnue coupable d’avoir fait pratiquer une excision sur sa fille d’un an et demi lors d’un voyage en Guinée-Bissau en 2019.
Ce jugement a suscité un grand débat au sein des organisations de la société civile. Si la nécessité de rendre l’excision E/MGF punissable n’est pas remise en question, d’autres questions ont surgi : pourquoi cette jeune mère n’a-t-elle jamais été sensibilisée au sujet durant sa grossesse ou au moment de l’accouchement, sachant que la Guinée-Bissau fait partie des pays où l’excision E/MGF est toujours extrêmement répandue ? S’est-on rendu compte que la mère avait elle-même été excisée dans son enfance ? À la suite du jugement, des ONG ont demandé que l’on renforce la sensibilisation des professionnel·les et le travail de prévention auprès des communautés de personnes migrantes.
L’engagement des ONG a porté ses fruits : en juillet, la cour d’appel a en effet commué la peine de prison ferme prononcée en janvier 2021 en une peine avec sursis. Cette décision a été motivée par le jeune âge de la mère, l'intérêt supérieur de l'enfant et la forte pression exercée par la famille.
https://www.excision.ch/reseau/actualite/article/portugal-un-jugement-en-lien-avec-lexcision-emgf-declenche-un-debat-dans-la-societe-civile
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