Il y a un an, une étape importante a été franchie dans la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF/E) : la lettre de protection contre l'excision a été publiée. Quelles expériences ont été faites depuis lors ? Les défis à relever.
Publiée en 2024 par le Secrétariat d'État aux migrations (SEM) et l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), la lettre de protection informe sur le caractère punissable de l'excision et fournit des indications sur les offres d'aide disponibles. Elle vise à aider les filles et leurs familles à résister aux pressions sociales et familiales dans leur pays d'origine, par exemple lors de voyages à l'étranger. Elle peut également servir d'outil dans le cadre d'entretiens de prévention.
Lea Ming utilise également la lettre de protection dans le cadre d'entretiens avec de futurs parents ou ceux qui viennent de le devenir. Elle travaille comme conseillère au centre spécialisé elbe, un point de contact régional du Réseau suisse contre l’excision. Selon Lea Ming, la lettre de protection offre notamment une base de discussion lors des consultations sur les MGF/E. Le fait que la lettre soit disponible dans les différentes langues des communautés concernées est particulièrement utile : « Cela permet aux parents de relire les informations tranquillement chez eux. »
Omayma el Tahir, multiplicatrice au sein du Réseau suisse contre l’excision, utilise la lettre de protection dans le cadre d'événements de prévention sur le thème de la santé des femmes. Ces manifestations réunissent des femmes issues des communautés concernées. Selon Omayma el Tahir, la lettre de protection décrit de manière compréhensible la situation juridique en Suisse. Elle est particulièrement utile à l'approche des vacances. En effet, selon la législation (art. 124 CP), les mutilations génitales féminines sont également punissables lorsqu'elles sont pratiquées à l'étranger.
Cependant, l'utilisation de la lettre de protection ne va pas forcément de soi : à la demande de plusieurs spécialistes, le réseau élabore actuellement un manuel d'accompagnement. En outre, en cas de situation de danger concret, il est vivement recommandé de ne pas s’appuyer sur la lettre de protection, mais de s'adresser en premier lieu au point de contact national ou à l'un des points de contact régionaux du réseau pour obtenir des conseils.
La « lettre de protection contre l’excision » est disponible en allemand, français, italien, anglais, amharique, arabe, somali et tigrigna. Vous pouvez vous la procurer en format PDF ou en version imprimée sur le site Web de l’Office fédéral de la santé publique : www.stop-fgm.admin.ch
https://www.excision.ch/reseau/actualite/article/lettre-protcetion-juste-un-an
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